REHABILITATION DE LA BASE DE LOISIRS DE MONTREAL
Historique du projet
En 2010, le lac de Montréal, est interdit à la baignade pour des raisons de turbidité de l’eau. La même année, la municipalité fait part à la Communauté de Communes de la Ténarèze de son souhait de réhabiliter sa base de loisirs. Une étude de faisabilité pour la création d’un lac de baignade biologique est alors réalisée.
Suite aux conclusions de cette étude, le projet de lac de baignade - biologique ou non, est jugé non viable et abandonné. Le projet s’est donc orienté vers un lieu d’agrément, une base de loisirs de type "zone verte" dédiée à la détente et à la biodiversité.
Conformément à ces orientations, le CAUE 32 a été chargé en 2014 de réfléchir à de possibles aménagements. Début 2016, l’équipe de maîtrise d’oeuvre est recrutée avec pour mandataire l’agence Casals, et pour cotraitants, l’ADASEA 32, XMGE VRD, BAP et Marie Présani, et SCE Hydraulique.
L’ADASEA 32 accompagne également la Communauté de Communes de la Ténarèze en tant que Cellule d’Assistance Technique aux Zones Humides et constitue un partenaire privilégié.
Au fil des réunions, les élus se sont positionnés pour donner à ce projet une orientation résolument écologique tout en affirmant sa vocation pédagogique et ludique auprès des différents publics.
I - Un projet de restauration des continuités écologiques à l’échelle du bassin versant
La restauration de ce site s’inscrit dans une vision d’ensemble et la prise en compte globale du bassin versant des ruisseaux de Paris et de Lagassat, affluents de l’Auzoue.
L’analyse de l’occupation du sol, effectuée à l’échelle du bassin versant permet d’identifier des continuités écologiques relictuelles ainsi qu’un potentiel intéressant de renouvellement dû à la présence de nombreux "coeurs de biodiversité" sur le bassin-versant. Ceux-ci constitueront des éléments de liaisons permettant la recolonisation du site à partir de ces réservoirs de biodiversité.
Par ailleurs, les possibilités d’extension de la maîtrise foncière aux abords du site sont en cours de réflexion en collaboration avec la Commune de Montréal. Elle faciliterait aussi la connexion du site au village par la création de circulations et de cheminements adaptés.
II - La reconstitution des milieux et des habitats : vers la renaturation d’un lieu artificiel
1. A l’origine : une base de loisirs artificielle
Le lac et les abords ont été créés à l’initiative de la Commune de Montréal en 1988. Déjà dotée d’une attractivité touristique importante (bastide de Montréal, villa gallo-romaine de Seviac...), la Commune ambitionnait alors de "fixer cette clientèle touristique" sur son territoire afin de bénéficier des retombées économiques induites. Elle a donc implanté cette base de loisirs dédiée à la baignade, à la pêche et à la promenade.
Mise à part la création du lac, des infrastructures associées, des bâtiments et des équipements ont été réalisés, artificialisant ainsi le site. Néanmoins, les touristes et la population locale se sont approprié cette base de loisirs qui est devenue au fil des ans un lieu de loisirs et de sociabilités.
2. Créer les conditions d’une renaturation en zone humide
Le projet consiste à mettre en oeuvre une action directe de reconstitution des milieux et des habitats sur toute la zone par le remodelage des abords du lac, et des aménagements sobres et adaptés permettant de développer les fonctionnalités hydrauliques et écologiques du site. A cet effet, sont prévues notamment la création d’un bassin de décantation épuré par une roselière, d’une vasière végétalisée, de zones de haut-fond et de bas-fonds.
Par sa qualité d’écotone, ce milieu de fond de vallée à l’interface entre le cours d’eau et les coteaux pourra accueillir des espèces inféodées aux zones humides. Un travail de plantation d’espèces végétales adaptées permettra de créer les conditions favorables à l’installation ou au développement d’une biodiversité ordinaire, voire d’espèces menacées. Tandis que la présence de l’Agrion de mercure a d’ores et déjà été identifiée, il est possible d’envisager l’installation de la cistude d’Europe, présente à l’Ouest du département.
Les préconisations de l’équipe de maîtrise d’oeuvre seront particulièrement précieuses pour travailler en ce sens.
3. Se donner les moyens d’apprendre, gérer et observer
L’écriture d’un plan de gestion constituera une feuille de route garantissant l’inscription de ces intentions dans la durée. Pour assurer sa mise en oeuvre, le personnel chargé de l’entretien suivra des sessions de formation sur la gestion et l’entretien des milieux naturels dispensées par l’ADASEA.
Par ailleurs, cette logique intègre une politique intercommunale de protection de l’environnement et les connaissances acquises profiteront à l’ensemble du territoire, et plus particulièrement au site du pont de Lartigue (sur l’Osse, entre Beaumont et Larressingle). Ce lieu reconnu comme une zone humide profite de certaines espèces qui pourront être prélevées pour être installées sur le site de Montréal. Ce travail viendra soutenir l’installation de la végétation spontanée qui devra aussi être accompagnée.
III - Un dialogue permanent entre le site, son environnement, et ses visiteurs : valoriser un potentiel
1. Lieu de détente et d’apprentissage : la dimension sociale et culturelle du projet
Situé à proximité du village de Montréal, ce lieu est et doit rester fréquenté par les habitants ou visiteurs. La promenade, la pêche et le jeu y sont régulièrement pratiqués et ces activités seront confortées par les aménagements.
L’activité de pêche sera développée par l’installation de pontons et le respect d’un plan de gestion piscicole élaboré en collaboration avec la Fédération départementale de pêche.
Une prairie vouée à la détente sera aménagée. "Le salon" déjà présent sur le site sera intégré afin de permettre un moment de repos, voire de contemplation, et un espace pique-nique sera maintenu et des jeux pour enfants installés.
Parallèlement, un effort de sensibilisation et de médiation sera fourni à travers la réalisation de supports pédagogiques, dont le contenu évoquera tant la démarche de projet que les caractéristiques écologiques du site.
De plus, afin de favoriser une appropriation locale du projet, un partenariat pourra être établi avec les établissements scolaires afin de suivre et d’expliquer les modifications du site et le développement des espèces.
2. Inscrire le projet dans une dynamique touristique globale
Montréal, élément majeur du Grand Site d’Occitanie "Armagnac, abbaye et Cités", un des "Plus beaux villages de France", à la croisée des chemins entre la villa-gallo-romaine de Seviac, le village de Fourcès, Larressingle, est au coeur d’une dynamique touristique.
Ce projet, qui s’appuie sur de nouveaux atouts, permet de renforcer l’attractivité locale en créant une offre nouvelle et de qualité. Situé sur les circuits touristiques, ce lieu pourra cons-tituer une halte, ou peut-être, une nouvelle destination. Ce projet vient donc aussi s’inscrire dans une logique globale de développement touristique, politique intercommunale phare.
C’est pourquoi, si l’emprise du projet est aujourd’hui circonscrite autour du lac et de ses abords immédiats, des connexions devront être imaginées dans un second temps avec le village afin de créer des cheminements piétons reliant les différents points stratégiques du village (centre-bourg, salle des fêtes,..).
- un équipement de base permettant un accueil de qualité avec sanitaires et abris
- un marqueur du site par une architecture audacieuse mais discrète
- un préau couvert pour recevoir des groupes : scolaires, touristes…
- un accueil permettant de recevoir des expositions, des supports d’informations…